Feynman

Feynman est né à Far Rockaway dans le Queens, quartier de New York (États-Unis) de parents d'origine juive polonaise et russe

Enfant durant la Grande dépression, il s'amusait à réparer les radios du voisinage et montrait déjà un talent poussé pour les sciences et les travaux pratiques. Il s'était ainsi constitué un petit laboratoire dans lequel il s'amusait à pratiquer diverses expériences, notamment électroniques. Adolescent, il inventa par exemple un système pour couper les haricots, qu'il abandonna après s'être entaillé le pouce.

Il fut brillant tout au long de ses études secondaires, apprenant à 15 ans le calcul différentiel et intégral dans un livre que lui avait donné son professeur

Durant sa dernière année au lycée de far Rockaway, Feynman remporta le championnat de mathématiques de l'Université de New York. Il reçut donc une bourse pour étudier au Massachusetts Institute of Technology (MIT) où il reçut son bachelor en 1939 après s'être orienté d'abord en électronique puis en mathématiques et enfin avoir assisté à tous les cours de physique offerts y compris - pendant sa seconde année - un cours de physique théorique

Feynman obtient un score remarquable aux examens d'entrée de l'université de Princeton en mathématiques et en physique, mais il eut une note très faible dans la partie littéraire de l'examen. Durant ses études à l'Institut for Advanced Studies de Princeton (IAS) (créé depuis peu et dirigé par Albert Einstein), Feynman établit les bases des diagrammes qui plu tard portèrent son nom. puis l'approche de la mécanique quantique par les intégrales. Il obtint son diplôme en 1942. Pendant qu'il préparait sa thèse, il épousa sa première femme, Arline Greenbaum (une amie d'enfance), atteinte de la tuberculose, maladie incurable à l'époque.

Feynman était encore thésard lorsque le physicien Robert Wilson l'encouragea à rejoindre le projet Manhattan (le projet de bombe atomique américaine entrepris durant la Seconde Guerre mondiale et basé à Los Alamos). Feynman affirma qu'il acceptait de joindre ses efforts à l'aventure afin d'aider à éviter que l'Allemagne nazie parvienne la première à construire la bombe. Il s'immergea dans le travail au sein du projet, qui mêlait aux scientifiques américains la fine fleur de la physique européenne ayant fui le fascisme tels Enrico Fermi ou Niels Bohr, et qui connut le succès quelques mois plus tard, avec l'explosion de la première bombe A sur le site de Trinity.

La compagnie de Feynman était appréciée par Niels Bohr car, contrairement à d'autres physiciens, il n'avait pas peur de discuter âprement avec la légende vivante qu'était Bohr. Feynman affirma qu'il avait autant de respect pour la réputation de Bohr que tout le monde, mais que lorsqu'il commençait à parler de physique il oubliait tout le reste.

On se réfère souvent à Feynman comme au Great explainer ( le grand explicateur ), en effet il prenait beaucoup de soin dans ses explications aux étudiants. En mettant un point d'honneur à ne pas utiliser de formulations pédantes, mais à être le plus accessible aux autres.

Son principe était que s'il ne pouvait présenter un sujet durant un cours de première année, il n'était pas complètement compris. Feynman eut beaucoup de plaisir à présenter son explication de niveau première année de la connexion spin statistique quantique (les particules de spins 1/2 se repoussent , tandis que les particules de spin entier s'agglomèrent ), une question sur laquelle il revint dans ses Cours de Physique et qu'il résolut complètement en 1986 dans le Dirac mémorial lecture. Il s'opposa à l'apprentissage par cœur et aux autres méthodes d'enseignement qui mettaient l'accent sur la forme plutôt que sur le fond partout où il allait : que ce soit dans une conférence sur l'éducation au Brésil, où il critiqua sévèrement le système d'apprentissage, après y avoir enseigné pendant 10 mois, que devant la commission d'État chargée de choisir les manuels scolaires. Penser clairement et présenter clairement étaient des prérequis fondamentaux pour avoir son attention. Il était même périlleux de l'approcher quand on était insuffisamment préparé.

Après la mort de sa première femme, Feynman se remaria deux fois. Tout d'abord à Mary Louise Bell, originaire de Neodesha, Kansas, union qui dura deux ans. Puis à la Britannique Gweneth Howarth, qui partagea son enthousiasme pour la vie. Ils restèrent unis jusqu'à la fin de leurs jours, eurent un enfant, Carl, et adoptèrent une fille, Michèle.

Feynman voyagea beaucoup à cette période de sa vie. Il enseigna par exemple un an au Brésil. Il envisagea également de visiter la province méconnue de Touva en Russie, mais ne put réaliser ce projet du fait de problèmes administratifs liés à la Guerre froide qui faisait rage à l'époque. Durant cette période, il découvrit qu'il était atteint d'un cancer. Celui-ci fut stoppé grâce à une intervention chirurgicale. Il est fait membre étranger de la Royal Society en 1965. Après l'explosion de la navette spatiale Challenger (1986), on demanda à Feynman de siéger dans la commission d'enquête, ce qu'il accepta de faire, après mûre réflexion.

En 1978 lui avait été découvert un cancer de l'estomac, il avait alors dû subir plusieurs interventions. La maladie revint en 1987, et Feynman fut hospitalisé un an plus tard. Son état de santé se dégrada du fait de complications survenues après une nouvelle opération. Feynman décida de mourir avec dignité et de ne pas accepter de traitements supplémentaires. Il mourut le 15 février 1988.

Albert Einstein, interrogé, en 1944, à propos de Feynman répondit : C'est un authentique génie et un physicien talentueux. Il a soutenu son doctorat avec succès il y a deux ans, à Princeton, l'Université même où je me trouve actuellement. Il travaille présentement à Los Alamos, sur le projet Manhattan (bombe atomique). On me dit qu'il adore passer ses temps libres à déchiffrer des codes secrets, ce qui ne me surprend guère, parce que je sais qu'il a comme grand projet d'arriver à décrypter les hiéroglyphes mayas. Mais c'est aussi un des grands ténors de la mécanique quantique, théorie qui me rebute à bien des points de vue.