La Grèce

Généralités

Alphabet :

Ougarit fut la plus importante citée sur la côte de la Méditerranée, s'étendant sur plus de 50 hectares. Elle acquit toute son importance vers les années 2.000 av. J-C, lorsqu'elle constituait un carrefour commercial pour l'Egypte, la mer Egée, Chypre, la Syrie et la Mésopotamie.

En 1929, les fouilles ont mis au jour les vestiges de la cité antique, avec son palais royal, ses temples et plusieurs quartiers d'habitations palais qui ont livré des dépôts d'archives et des textes littéraires, attestant une étonnante diversité de langues et cinq systèmes d'écriture. Les tablettes cunéiformes que l'on a découvertes n'étaient pas transcrites dans l'écriture sumérienne traditionnelle. Il s'agit bien pourtant d'une écriture cunéiforme, en ce sens qu'elle était tracée en enfonçant la pointe d'un roseau taillé en biseau sur des tablettes d'argile fraîche.

L'alphabet d'Ugarit (XV°- début XIII° avant JC) se caractérise par la forme, simplifiée, presque stylisée, et le nombre (entre vingt-deux et trente signes) de ses caractères et surtout par le fait qu'il est - à une exception près - une écriture consonantique, c'est à dire ne transcrivant pas les voyelles. C'est historiquement le premier "abjad" (alphabet écrivant surtout les consonnes) complet connu, après les écritures sinaïtiques. Il atteste pour la première fois de l'ordre des lettres, encore utilisé de nos jours dans la plupart des alphabets modernes (latin, grec, étrusque) et des alphabets sémitiques (phénicien, hébreu), l'ordre levantin.





La cité d'Ougarit fut détruite vers 1200 avant JC par les Peuples de la mer. Mais les phéniciens qui avaient résisté à cette invasion utilisaient leur alphabet copié sur celui d'Ougarit





L'alphabet phénicien est à proprement parler consonantique. Cependant, vers le IXe siècle ajc, y apparurent certaines voyelles, surtout des voyelles finales.
La majorité des spécialistes estime aujourd'hui que l'alphabet phénicien fut adopté par les Grecs au début du VIIIe siècle av. J.-C.

Alphabet Grec :
Les Grecs ont conservé les mots désignant les lettres phéniciennes, même s'ils ont remanié leurs formes et leurs appellations. Ainsi, le A phénicien, représentant un bœuf, était nommé « aleph » par ceux-ci. Le A grec, bien qu'ayant varié dans sa transcription, est appelé « alpha » ce qui indique son origine, « alpha » ne signifiant rien de particulier en grec. La plupart des noms de lettres grecques peuvent être expliqués d'une manière similaire. La perte du sens du nom accentua d'ailleurs la modification du mot lui-même.

Un autre indice de l'origine phénicienne est l'ordre des lettres, l'ordre levantin, qui fut conservé entre l'alphabet phénicien et l'alphabet grec. De plus, les plus anciens textes grecs connus sont écrits de droite à gauche, comme tous les abjads sémitiques.

Le plus important changement que les grecques apportèrent  à l'alphabet phénicien  consiste à donner à certaines consonnes dont ils n'avaient pas l'utilisation la valeur d'une voyelle : « ? » (alpha), « ? » (epsilon), « ? » (iota), « ? » (omicron) et « ? » (upsilon),





Les Mathématiques

Les mathématiques grecques résultent des apports mésopotamiens et égyptiens, mais leur grande nouveauté c'est qu'elles quittent le domaine de l'utilitaire pour rentrer dans celui de l'abstraction. Les mathématiques grecques deviennent une branche de la philosophie. De l'argumentation philosophique découle l'argumentation mathématique. Il ne suffit plus d'appliquer, il faut prouver et convaincre : c'est la naissance de la démonstration. L'autre aspect de ces nouvelles mathématiques concerne leur objet d'étude. Au lieu de travailler sur des méthodes, les mathématiques étudient des objets, des représentations imparfaites d'objets parfaits, on ne travaille pas sur un cercle mais sur l'idée d'un cercle.

Les chiffres :

Dès le Ve siècle avant l'ère chrétienne, en Attique, région d'Athènes, apparaissent des chiffres dont chaque signe (à l'exception de celui pour 1) n'est autre que la première lettre du nom du nombre, tracé dans l'alphabet local athénien, à savoir :

Il existait des signes notant des valeurs intermédiaires, représentés par une ligature des deux chiffres fondamentaux pour :

Chacun de ces nombres est composé du signe de valeur 5 auquel on a souscrit celui du multiplicateur.

Presque exclusivement épigraphique, ce système numéral fut surtout utilisé pour indiquer des prix et des mesures. Bien que s'étant étendu, en raison du rayonnement d'Athènes, à d'autres cités grecques (avec de nombreuses variantes locales, selon les alphabets épichoriques), il fut détrôné par le système alphabétique.

Numération alphabétique

Les Grecs se sont servi de ces vingt-quatre lettres de l'alphabet pour noter aussi les nombres. Ils signalaient au moyen d'un accent placé en haut à droite qu'il ne s'agissait plus d'une lettre mais d'un chiffre, et le tour était joué. On gardait l'ordre alphabétique, mais on ajoutait trois signes :





On pouvait aller ainsi jusqu'à 999. Au-delà, on reprenait le même code, mais en mettant un accent (ou un iota souscrit) en bas à gauche. Ainsi (,a) vaut 1000 (,b) vaut 2000 (,p) vaut 80000, et ainsi de suite.

Ces écritures engendraient de nombreuses ambiguïtés que le contexte était censé lever. Pour effectuer des calculs commerciaux, ils utilisaient des abaques.

Formation du pays


Vers 2.000 ans ajc, les populations qui formeront la Grèce sont les Pélasges, ils vivent en Thrace, Béotie (Thèbes), Phocide (Delphes), Attique (Athènes), Argonide et Corinthe et, en dépit de faibles ressources minérales, travaillent le bronze. Le rempart de Laine en Argonide, montre un souci de se protéger des voisins. Dans les îles de la mer Egée, des sociétés commerçantes et maritimes prennent place, par exemple dans les Cyclades (les îles Andros, Dèlos, Vaxox, Paros …).


La Thessalie, grande productrice de chevaux est seule à disposer d'une cavalerie jouant un rôle significatif à la guerre. C'est la classe aristocratique dans chaque état qui constitue la cavalerie. Le char et le cavalier porteur de lance sont les pièces essentielles des armées, l'infanterie d'origine modeste, voire esclave, est médiocrement équipée et joue un rôle secondaire dans la bataille. Toutefois les plaines étroites limitent la taille des forces de cavalerie. L'épée est longue et fine et le bouclier en bois rond ou plus rarement en "huit". 

La guerre sur mer débute au VIIIe siècle mais le navire est surtout un transport de troupes, et d'un usage mixte (guerre et commerce). Le premier conflit connu oppose Corinthe et Corcyre vers - 660. Les trières font leur apparition, rapides, effilées c'est un navire autour de l'éperon, peu apte à la navigation en haute mer. C'est le navire de combat le plus efficace. Il faut 170 rameurs pour le mouvoir. 20 soldats sont à bord, les épibates. Il faut beaucoup de temps pour que ce navire cesse d'être une simple plate-forme de combat et utilise des tactiques navales.  

En se basant sur les fondations des entrepôts navals grecs retrouvées au Pirée, on estime les dimensions d'une trière à 36 mètres sur 5. Le tirant d'eau ne dépassait pas un mètre. Légère et maniable, la trière était adaptée au paysage maritime grec, à ses îles, ses criques et ses passes étroites. En revanche, ne possédant pas de quille, la trière était peu stable et chavirait facilement par gros temps. Le fond plat facilitait le halage du bateau sur terre ferme, la proue tournée vers la mer.

Athènes fut fondée vers l’an 800 avant J-C par la fusion de plusieurs villages de Grèce. Elle devient alors une grande cité. À cette époque, Athènes fut qualifiée de « capitale de la Grèce »; située sur les terres les plus fertiles de la région et assez proche des voies maritimes, Athènes deviendra rapidement une cité très puissante, au grand désarroi de sa cité ennemie, Sparte. Athènes fut le centre culturel, intellectuel et artistique de toute la Grèce, mais aussi une inspiration pour les Romains, qui copièrent plus tard les œuvres grecques. 

Vers la fin du VIème siècle AJC, un événement extraordinaire se produit à Athènes, en Grèce, avec la naissance d'un nouveau mode de gouvernement : la Démocratie. Alors que le reste du monde vit sous la domination d'empereurs et de Rois tous puissants, le peuple athénien se gouverne lui-même. Tous les citoyens peuvent prendre la parole et voter à l'agora, où siège l'Assemblée de la cité. Cependant, les esclaves, les métèques (étrangers) et les femmes ne sont pas considérés comme des citoyens.

L'agriculture est le fondement de la vie économique en Grèce. Par la mise en valeur intensive d'un terroir restreint, malgré un outillage et une terre généralement de qualité médiocre l'agriculture a permis d'assurer la subsistance d'une population importante, en s'orientant essentiellement vers la production végétale. Cependant, si les céréales, l'olivier et la vigne y tiennent une place prépondérante, la production agricole est plus variée qu'on ne l'a longtemps présentée, grâce notamment à la culture de légumes et légumineuses et à l'élevage d'ovin et caprin.

L'agriculture tient une place prépondérante dans le circuit économique grec : elle occupe près de 80 % de la population (en partie servile) et elle est, du fait de l'équilibre précaire entre sa production et les besoins de la population, l'objet de l'attention permanente du pouvoir politique. Mais la propriété et l'exploitation de la terre, sont interdites aux non citoyens. L'agriculture est par excellence le domaine d'activité du citoyen, et elle a donné naissance en Grèce à un idéal de vie et de mœurs qui perdura tout au long de l'Antiquité.

En Grèce où l'on tisse la laine depuis le néolithique, puis le lin. L'artisanat est une activité économique importante. Il correspond à toutes les activités de transformation de matières premières, agricoles ou non, en produit fini, aussi bien dans le cadre de la famille que dans celui d'ateliers de taille importante réunissant plusieurs dizaines de salariés et d'esclaves.

La boulange et le tissage sont le fait des femmes ou des esclaves. Seuls les tissus teints raffinés, comme ceux teints à la pourpre de Tyr, sont réalisés en atelier. Le travail du métal, du cuir, du bois ou encore de l'argile (poterie) sont en revanche des activités réalisées dans les ateliers, où travaillent des ouvriers et des esclaves, comme dans la fabrique de boucliers de Lysias, les tanneries, les fabriques de lyres et de poteries qui regroupent un maître, des salariés et des esclaves.

Les travailleurs salariés sont payés à la tâche. Dans les chantiers d'État, à Athènes, tous sont payés une drachme par jour, quel que soit le métier accompli. Généralement, la journée de travail commence au lever du soleil, et s'achève en milieu de l'après-midi. Il faut savoir que les grecs, dès le VIème siècle AJC, avaient des pièces de monnaie en bronze, or ou argent, avec des personnages et des monogrammes.

En Grèce, l'extraction du minerai, son traitement et le travail des métaux constituent une activité importante. Les gisements de minerai sont nombreux. Les plus connus sont les mines d'argent du Laurion, de Chypre et de Siphnos ; les mines d'or : Siphnos et Tassos ; les mines de fer : Eubée, Rhodes et Chypre ; les mines de cuivre : Eubée, Chalcis.

Très tôt, le monde grec dut recourir au commerce maritime pour se développer, en raison de la nécessité d'importer le blé, papyrus, épices, tissus, métaux, mais aussi des matériaux de construction des navires comme le bois, la toile de lin et de la poix. Les zones d'approvisionnement sont la Cyrénaïque, l'Égypte, l'Italie et la Sicile ou encore le Pont-Euxin.

De leur côté, les cités grecques exportent du vin, des céramiques et de l'huile d'olive. Athènes vend également le marbre tiré du Pentélique, renommé dans tout le monde grec, ou encore des monnaies d'argent, dont la fabrication est particulièrement soignée et qui possèdent un fort taux d'argent. Ces dernières servent en effet non seulement de moyen d'échange, mais aussi de ressource métallique : dans les pays comme l'Egypte qui n'ont pas de monnaie.

Le commerce de détail est assez mal connu. Si le paysan ou l'artisan vendent souvent eux-mêmes leur production, il existe des marchands au détail regroupés en corporations, ils vendent qui du poisson, qui de l'huile, qui des légumes. Les poids sont régulièrement vérifiés par les métronomes.

Parallèlement aux marchands « professionnels » se trouvent ceux qui vendent le surplus de leur production domestique, que ce soit des légumes, de l'huile ou du pain. C'est le cas de nombreux petits paysans.

L’esclavage a été une composante essentielle du développement du monde grec pendant toute son histoire. Il est considéré non seulement comme indispensable, mais encore comme naturel.

Les soldat de la phalange  portent un casque à cimier en crins de cheval sont habillés d’une cuirasse de bronze, protégés par un bouclier rond bombé et armés d’une lance à pointe de bronze.

La phalange, sur le terrain, est appuyée par des cavaliers, qui n'ont encore à l'époque qu'un rôle secondaire et des éléments légers de harcèlement, équipés d'arcs, de javelots ou de frondes.

Constatations :
Dans le chapitre qui suit nous ne mentionnerons que les philosophes scientifiques, mais il faut savoir que les grecs développèrent la sculpture et l’architecture, ainsi que des formes d’arts mineurs comme la fabrication de monnaie, de poterie, de joaillerie.

Leurs artisans confectionnaient des armes et des objets d’usage courant conformément aux traditions.

Les paysans assuraient leur propre subsistance et celle des habitants des villes.

Les travailleurs des différentes mines produisaient assez de matière première pour satisfaire les besoins du peuple..

Quant aux conditions matérielles de vie des Grecs, elles n’avaient pratiquement pas évolué durant les cinq derniers siècles. 

Les philosophes

En plus d’un nouveau mode de gouvernement : la Démocratie. Il s’était créé en Grèce une nouvelle classe sociale, celle des philosophes. Ceux-ci, à coté des administrations civiles et religieuses, avaient la mission de préparer les jeunes à la vie de citoyens responsables, d’où la création d’écoles.

En plus de la grammaire, de la rhétorique, des mathématiques et des sciences, les philosophes enseignaient à leurs élèves : la maîtrise de soi, le respect des lois. Ils leur expliquaient que le but de l’homme est le bonheur, et que les vertus sont les moyens de l’atteindre. La vertu est le juste milieu entre excès et un défaut : ainsi le courage s’oppose à la lâcheté aussi bien qu’à la témérité.

Dans ce livre nous n’évoquerons pas cette mission éducative des philosophes grecs, nous décrirons seulement les recherches que certains d’entre eux entreprirent pour comprendre les manifestations de la nature

Les premiers philosophes qui s’adonnèrent à la science furent Thalès (625.547AJC), Pythagore (570.480AJC) et Platon (427.348 AJC), qui rapportèrent de leurs voyages en Egypte et Babylonie les principes de l’arithmétique de la géométrie, et des cartes du ciel.

Thalès de Milet (625 - 547AJC) est reconnu comme ayant été le premier philosophe, scientifique et mathématicien grec.

Il considéra que l'eau est le principe de toutes choses : la Terre n'est que de l'eau condensée, l'air de l'eau raréfiée. La Terre flotte comme un disque de bois, sur l'eau ; et dans l'univers rempli de matière liquide raréfiée, flottent les étoiles et le Soleil.

On prétend que Thalès fut influencé par l'idée égyptienne de l'océan primordiale, d'où sortirent les Dieux. A moins que ce fut par les anciens Babyloniens qui considéraient l'eau comme liquide éternel, source de toutes choses.

Son intérêt pour l'astronomie le poussa à faire de nombreuses observations sur les constellations. A propos de la Grande Ourse il conseilla aux marins de s'en servir pour se guider. Il aurait été le premier à noter le voyage du soleil entre les deux Tropiques. Il en déduisit que l'année ne comptait pas 365 jours, mais 365 et un quart.

Il constata que certaines étoiles n'étaient pas toutes fixes par rapport aux autres et les baptisa « Planètes », ce qui signifie corps errant. On dit même qu'il parvint à en répertorier les éphémérides.

En mathématique : il affirma que des droites parallèles découpent sur deux droites des segments proportionnels.

Par les Egyptiens, il connaissait la propriété de l'ambre jaune d'attirer les corps légers grâce à « l'âme vivante » qu'elle possède.

En son temps on avait observé que deux pierres de magnésie face à face s'attirent ou se repoussent.

En Géométrie :

Thalès tenait des Babyloniens et des Égyptiens ses connaissances en mathématique et géométrie mais posa les premiers jalons du raisonnement sur des figures idéales comme en témoigne ses deux théorèmes

Théorème de Thalès sur le cercle :
étés, qui est d'ailleurs appelée théorème de Thalès au Québec comme en anglais et en allemand, stipule que si un triangle est inscrit dans un cercle avec un côté du triangle pour diamètre du cercle, alors ce triangle est rectangle en le sommet opposé







Cette dénomination fait référence à une anecdote,selon laquelle le pharaon Amasis aurait dit que personne n'était en mesure de savoir quelle était la hauteur de la Grande Pyramide et Thalès aurait relevé le défi en calculant le rapport entre leur ombre et celle d'un corps

Il est possible que Thalès ait attendu que l'ombre portée par un corps debout soit de même longueur que la hauteur de ce corps, puis ait déduit qu'il devait en être de même pour la pyramide. Si ce moment coïncide avec l'alignement du Soleil avec un côté de la base, ce qui arrive deux fois par an, il suffit alors d'ajouter la longueur de l'ombre au sol avec la moitié de la longueur du côté de la pyramide pour obtenir la hauteur du bâtiment.




D'autres propriétés sont attribuées à Thalès :

  1. Un cercle est partagé en deux parties égales par tout diamètre.
  2. Les angles à la base d'un triangle isocèle sont égaux.
  3. Les angles opposés par le sommet sont égaux.
  4. Deux triangles sont égaux s'ils ont deux angles et le côté compris égaux.

En astronomie :
L’intérêt que Thalès avait pour l'astronomie le poussa à faire de nombreuses observations sur les constellations. Il aurait été le premier à noter le voyage du soleil entre les deux Tropiques. Il établit aussi que certaines étoiles n'étaient pas toutes fixes par rapport aux autres et il les baptisa « Planètes », ce qui signifie corps errant. On dit même qu'il parvint à en répertorier les éphémérides. Il fut aussi le premier à constater que l'année ne comptait pas 365 jours, mais 365 et un quart.

Anaximandre (611 - 547 AJC) fut l'auteur du premier ouvrage en prose sur l'Univers et les Origines de la Vie, mais uniquement connu par les citations qu'en donnèrent les philosophes des générations suivante. II aurait dessiné les premières cartes de géographie et la première carte du ciel. Il aurait introduit en Grèce le gnomon (cadran solaire). Il aurait repéré les intervalles des équinoxes et les solstices.

Il aurait imaginé une substance Apeiron originelle éternelle (infinie) et indestructible qui ne serait rien de déterminé mais riche de contraires qui se sont déjà séparés pour construire ce que est, et se sépareront éternellement pour construire ce qui sera. Ainsi le chaud se sépara du froid, le sec de l'humide, le dense du léger, le lumineux de l'obscure. Toute chose qui meure et retourne à l'Apeiron dont elle est issue.

Anaximandre, en observant le ciel constate que la Terre est en équilibre dans l'espace et en déduit qu'elle flotte immobile au centre de l'infini, sans être soutenue par quoique ce soit.

En observant le Soleil il constate que c'est un feu et en déduit que ce feu est caché par une sphère opaque percée d'un trou par lequel il se montre . L'éclipse se manifeste lorsque le trou par où sort la chaleur du feu est clos. La lune est un cercle plein de feu, comme celui du Soleil.

Anaximandre expliquait les phénomènes, tels que le tonnerre, la foudre et les éclairs, par l'intervention des éléments et non par des causes divines « Tout cela se fait par le vent, lorsqu'il advient qu'il est enfermé dedans une nuée épaisse, et que lors d'une rupture, par sa subtilité et légèreté il crée le bruit. Une forte divulsion engendre la lumière.»

Le tonnerre serait le son produit par le choc de nuages sous l'action du vent, la force du son étant proportionnelle à celle du choc. S'il tonne sans qu'il éclaire, c'est parce que le vent est trop faible pour produire une flamme, mais assez fort pour produire un son. L'éclair, quant à lui, serait une secousse d'air qui se disperse et tombe en permettant à un feu peu actif de se dégager et la foudre, le résultat d'un courant d'air plus violent et dense.

Pythagore (570 - 480 AJC) après être allé en Egypte s'installa à Crotone, en Italie du sud, où il fonda son école.

En mathématique : il n'inventa pas le triangle rectangle que les Babyloniens et le Egyptiens connaissaient. Mais il en donna l'énoncé :

Dans un triangle rectangle, le carré de l'hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés.

On lui doit outre le théorème ci-dessus celui de la somme des angles d'un triangle quelconque égale à 180 degrés, la construction de certains polyèdres réguliers et le calcul des proportions.







On lui doit la résolution des problèmes de la forme (a . b = x) par introduction des tables dont la plus usuelle fut celle des multiplications









En astronomie : Pythagore fut le premier à appeler le ciel cosmos (ordre) et à déclarer la sphéricité de la Terre, celle du Soleil et de la Lune et d'en conclure :


Toutes les formes et les mouvements célestes naturels se doivent d'être parfaits, donc sphériques ou circulaires.

Il fut aussi le premier à émettre l'hypothèse que les comètes sont de nature identique à celle des planètes.

En musique :

Pythagore découvrit qu'il existe une relation entre la longueur d'une corde vibrante et la hauteur du son émis. Soit quatre cordes tendues, la première vaut 1, la deuxième a une longueur représentant les 3/4 de la première, la troisième les 2/3 et la dernière un 1/2. Quand on pince successivement ces cordes, on entend le Do, puis la quarte du Do = le Fa, puis la quinte de Do = le Sol, enfin le Do à l'octave. Le son est mathématique.

Pythagore découvrit les lois de l'harmonique. Il remarqua que tous les modes de l'harmonie musicale et les rapports qui la composent se résolvent dans des nombres proportionnels. La proportion harmonique gouverne les intervalles musicaux. Dans la proportion harmonique 12, 8 et 6, le rapport 12/6 = 2 correspond à l'octave, le rapport 8/6 = 4/3 correspond à la quarte, le rapport 12/8 = 3/2 correspond à la quinte. La gamme pythagoricienne est une gamme musicale construite sur des intervalles de quintes justes, dont le rapport de fréquences vaut 3/2. Les fréquences pythagoriciennes de la note Do sont les suivantes : 1, 2, 4, 8, 16, 32, 64, 128, 256, 512, 1024, 2048...

Anaximène (556 - 480 AJC), à la différence de Thalès, enseignait que par raréfaction et condensation toute substance provient de l'air (pneuma ) ; dilaté à l'extrême, cet air devient feu ; comprimé, il se transforme en vent ; il produit des nuages, qui donnent de l'eau lorsqu'ils sont comprimés. Une compression plus forte de l'eau transforme celle-ci en terre, dont la forme la plus condensée est la pierre.

C'est déjà la conception que toutes choses sont faites de la même matière

En astronomie Anaximène suivait ses prédécesseurs en concevant la Terre en suspension. Il la concevait plate et circulaire, recouverte d'un dôme céleste. Le Soleil et la Lune étaient aussi des disques plats qui tournaient autour de la terre. Il refusait toutefois le fait que le Soleil passe sous la Terre. La nuit, selon lui, il se dissimulait derrière l'horizon pour retourner à son point de départ matinal.

Anaximène croyait que les étoiles étaient clouées à la voûte céleste, ce qui en faisait les éléments les plus éloignés de la Terre. Un peu plus près se trouvaient les planètes, puis le Soleil

Héraclite d'Éphèse (535 - 475 AJC) vit dans le feu le principe primordia de toute chose. Tout se fit et se fera par transformation du feu. Au commencement il y eut le feu qui devint Mer (eau) Celle-ci s'échangea mi-partie contre la Terre, mi-partie contre ce qu'il appelle Praester, quelque chose comme l'air ou l'atmosphère chargé de vapeur. Entre ces trois éléments : Feu, Eau et air s'établit un équilibre avec compensation dans les échanges.

Pour Héraclite, tout devient tout, tout est tout. Ce qui vit meurt, ce qui est mort devient vivant : le courant de la génération et de la mort ne s'arrête jamais. Ce qui est visible devient invisible, ce qui est invisible devient visible ; le jour et la nuit sont une seule et même chose ; il n'y a pas de différence entre ce qui est utile et ce qui est nuisible ; le haut ne diffère pas du bas, le commencement ne diffère pas de la fin :

Rien n'est donc plutôt ceci que cela, mais tout le devient. Les choses ne sont jamais achevées, mais sont continuellement créées par les forces qui s'écoulent dans les phénomènes. Les choses sont des assemblages de forces contraires, et le monde est un mélange qui doit sans cesse être remué pour qu'elles y apparaissent :

Anaxagore de Clazoméne (500-428 av. J.-C.), fut à l'origine d'une idée nouvelle le noûs c'est-à-dire l'Esprit, principe spontané de mouvement, de connaissance, de vie. Il ne se mêle à rien, bien qu'il soit présent partout.

Anaxagore émet l’idée que toute la matière se trouve sous forme de particules infiniment petites que l’intelligence éternelle qu’est le noûs mit un ordre dans le chaos éternel. Tous les corps, qu’ils soient en or ou en fer, sont de simples agrégats de particules infiniment petites.

Anaxagore suppose que le cosmos s'organisa à partir d'un état initial où tout était plongé dans l'inertie du repos primordial. A l'instant zéro le noûs s'en détacha, créant le mouvement initial d'un tourbillon qui sépara le sec de l'humide, le chaud du froid, l'éther de l'air, d'où émana les nuages, l'eau etc. Au centre de ce tourbillon de matière se forma la Terre.

Il observe qu'il y a la Lune, le Soleil et les planètes, et plus loin les étoiles.

Il constate que certains astres se déplacent en suspension dans l'espace, d'autres sont fixes.

Il en déduit que la Lune, le Soleil et les planètes tournent sur des sphères solides et transparentes centrées sur la Terre, alors que les étoiles sont immobiles sur la sphère qui limite l'espace céleste et ne serait être dépassée.

De toutes ses observations Anaxagore conclut que les astres n'étaient pas des Dieux comme le peuple le pensait alors, mais des masses incandescentes. Il considérait entre autres que la lune formée de terre reflétait la lumière du soleil qui est une pierre chaude.

En mathématique : Il fut le premier grec à parler du problème de la quadrature du cercle.

En physique Anaxagore énonça :

" Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau"

Empédocle (490 - 435 AJC), imagina l'Univers composé de quatre éléments originaux dont tous les corps sont une combinaison: la Terre, l'Eau, l'Air, le Feu, qui, à l'origine, existaient sur des sphères séparées : La Terre au centre, puis l'Eau, l'Air, et enfin le Feu le plus à l'extérieur. Empédocle, utilisa le mot éther pour désigner l'air atmosphérique, par opposition au brouillard...

Dans notre monde terrestre, ces quatre sphères se sont mélangées. On trouve de l'eau dans la terre, de l'air dans l'eau, du feu sur la terre etc.

La Terre est le principe de l'état solide et de la sécheresse. L'eau est principe de l'état liquide et du froid. L'air, celui de l'état volatil et gazeux. Le feu répond à la fois à la notion de fluide éthéré, support de la lumière, de la chaleur et source de mouvement.

Empédocle précise :« Il importe d'observer que si ces quatre éléments se mélangent pour former tous les corps naturels, ils subsistent par eux-mêmes et ne se peuvent changer les uns en les autres.»

Cette doctrine a donné naissance au principe médicale selon lequel les propriétés des éléments : le chaud du Feu, le froid de l'Air, l'humidité de l'Eau, le sec de la Terre, sont considérées comme forces actives dont une certaine combinaison dans l'organisme produit, par exemple, la santé, le degré d'intelligence et les divers tempéraments ou caractères

Philolaos de Crotone (470 - 390 AJC)

En cosmologie

Observe la Terre.

Constate : qu'elle se déplace.

Il en déduit : la Terre n'est pas au centre de l'Univers, mais elle tourne sur sa sphère en un jour autour d'un Feu central, demeure de Zeus, différent du Soleil et placé au centre de l'Univers.

Ce concept est l'un des premiers à expliquer avec une certaine logique le mouvement apparent du Soleil, de la Lune et des cinq planètes visibles autour de ce Feu central. La Terre tournant sur elle-même également en vingt-quatre heures, le Feu central lui est donc toujours invisible.

Au-delà des planètes se trouve la sphère des étoiles Fixes. Les éclipses de la lune sont dues à l'ombre de la Terre.

Philolaos évalue le mois lunaire à 29 jours et demi, l'année lunaire à 354 jours et l'année solaire à 365 jours et demi.

Leucippe (v. 460 – 370 av. J.-C.), considéré comme inventeur de l'atomisme philosophique même si Anaxagore avait élaboré une théorie similaire vers 440 av. J.-C.
Selon sa théorie, rapportée par Diogène « toutes les choses sont illimitées et se transforment mutuellement les unes dans les autres, et l'univers est à la fois vide et rempli de corps. »
Leucippe enseignait que l'agencement des atomes forme toute chose de l'univers et produit des simulacres. Ces derniers sont en fait de petites particules en suspension dans le vide qui pénètrent dans l'être humain pour y apporter des informations. Les simulacres stimulent ainsi les cinq sens humains. D'après la tradition cette idée philosophique des simulacres serait liée à la contemplation du philosophe d'un rai de lumière faisant apparaître la poussière en suspension.
Il précise : les dieux ne peuvent plus exister que sous une forme matérielle, ils ne peuvent plus s'occuper des humains, les juger et leur envoyer toutes sortes de souffrances et de catastrophes. Cela met l'homme face à lui-même, sous son propre jugement et non sous celui d'une divinité.

Démocrite (460 - 370 AJC), observe : « Rien ne vient du néant, et rien, après avoir été détruit, n'y retourne.» Constate : « il y a toujours du plein, c'est-à-dire de l'être, et le non-être est le vide.»

Il en déduit : la nature est composée dans son ensemble de deux principes : les atomes (ce qui est plein) et le vide (ou néant).

Les atomes sont des corpuscules solides et indivisibles, séparés par des intervalles vides, et dont la taille extrêmement réduite fait qu'ils échappent à nos sens. Il se déplacent de manière tourbillonnaire dans tout l'univers, et sont à l'origine de tous les composés (du soleil à l'âme), ce qui comprend également tous les éléments (feu, eau, air et terre). Les atomes se meuvent éternellement dans le vide infini. Ils entrent parfois en collision et rebondissent au hasard ou s'associent selon leurs formes, mais ne se confondent jamais. La génération est alors une réunion d'atome, et la destruction, une séparation. Les atomes se maintenant ensemble jusqu'à ce qu'une force plus forte vienne les disperser de l'extérieur. C'est sous l'action des atomes et du vide que les choses s'accroissent ou se désagrègent : ces mouvements constituent les modifications des choses sensibles. Ces agglomérations et ces enchevêtrements d'atomes constituent ainsi le devenir. L'être n'est donc pas un, mais est composé de corpuscules.

Le vide est le non-être dans lequel se meuvent les atomes : il y a du vide non seulement dans le monde (intervalle entre les atomes), mais en dehors de lui. Ainsi, l'être et le non-être sont tout autant réels.

Les mondes existent dans le vide, et sont en nombre infini, de différentes grandeurs et disposés de différentes manières dans l'espace, ils sont plus ou moins rapprochés, et, dans certains endroits, il y a plus ou moins de mondes. Certains de ces univers sont entièrement identiques. Ces univers sont engendrés et périssables : certains sont dans des phases d'accroissement, d'autres disparaissent, ou bien encore ils entrent en collision les uns avec les autres et se détruisent. Les mondes sont ainsi gouvernés par des forces créatrices aveugles, et il n'y a pas de providence.

Platon (-427 — -348 AJC), considère l'éther, séjour des dieux astres comme étant l'espace entre l'air et le ciel. Il attribue à l'éther son caractère spécifique d'être toujours en mouvement. L'éther est considéré comme une espèce de l'air la plus pure. Platon distinguait trois sortes d'éther : l'air supérieur, l'air atmosphérique, l'air brouillard.

La création du monde :

Pour Platon, le démiurge est un dieu hors du monde, qui fabrique le monde sensible, l'âme du monde et les dieux à la manière d'un artisan : le regard fixé sur les Formes, qui jouent le rôle de causes finales. Il met les éléments constitutifs du monde en ordre, par une unité proportionnelle. Il organise les éléments avec le même rapport entre eux : c'est l'unité proportionnelle du monde visible et corporel.

La création se fait donc, suivant une mesure ; le temps est fabriqué selon les mouvements des astres, pour leur donner un mouvement circulaire uniforme : les astres deviennent les instruments de mesure du temps par leur révolution apparente. Le temps imite l'éternité dans la mesure où il se meut, en cercle, suivant le nombre, l'éternité étant éternellement identique à elle-même. La partie éternelle de l'âme est directement produite par le démiurge, avec les ingrédients mêmes de l'âme du monde.

Le démiurge ne produit pas les corps directement, mais délègue à des dieux subalternes qui les fabriquent, tels des potiers. En revanche, l'âme du monde est produite directement, de toute pièce, par le démiurge.

Le monde est un être vivant, un corps et une âme, engendré à la suite d'une décision réfléchie d'un dieu, selon des procédés artisanaux. Le monde sensible est un cosmos (ordre, arrangement) qui se constitue à partir d'éléments qui lui préexistent. C'est un assemblage de Formes intelligibles et de matière chaotique. Ce n'est donc pas une création ex nihilo.
L'âme du monde est un être vivant qui possède âme, mouvement, animation ; son mouvement est mouvement de connaissance, cause de régularité des cycles célestes. L'âme est automotrice, se meut elle-même, et est donc principe du mouvement de chaque être. Elle est donc, aussi, immortelle et impérissable. L'âme du monde est principe et cause première de l'univers.

Eudoxe de Cnide (408 . 355 AJC) est principalement connu pour avoir complété la théorie dite des sphères homocentriques :

Le Soleil, la Lune et toutes les planètes alors connues (Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne) tournent sur des sphères solides et transparentes, autour de la Terre qui est immobile :

Les mouvements de chaque astre sont commandés par un groupe de sphères qui lui est propre. Chaque astre est enchâssé dans une sphère qui est centrée sur la Terre et animée d'un mouvement circulaire autour d'un de ses diamètres. Les deux extrémités de ce diamètre sont elles-mêmes fixées à une seconde sphère, également centrée sur la Terre et animée d'un mouvement circulaire autour d'un de ses diamètres (différent bien sûr du précédent). Cette seconde sphère elle-même, etc. Chaque sphère tourne à vitesse constante autour de son axe, mais les vitesses peuvent varier selon les sphères.

Les étoiles bougent elles aussi selon Eudoxe, puisque pour lui la Terre est immobile. Elles sont fichées dans une sphère tournant d'Est en Ouest en 24 heures autour de l'axe des pôles de la Terre.

Eudoxe calcula la durée de rotation de l'année terrienne. Il l'évalua à 365 jours 1/4. Il estima les distances du Soleil et de la Lune à la Terre.

Eudoxe, en mathématique, compléta certaines connaissances de l'époque en arithmétique, géométrie et harmonique.

Héraclide du Pont (388 - 310 av. J.-C.) exposa la thèse d'un système géocentrique où Vénus et à Mercure tournent autour du Soleil. Par ailleurs, il aurait émis l'hypothèse de la rotation de la Terre autour d'elle-même, afin d'expliquer le mouvement apparent des étoiles au cours de la nuit.

Aristote (384 . 322 AJC) En astronomie : sépara l'univers en deux mondes différents: Le monde sublunaire, c'est à dire le monde terrestre, changeant et constamment soumis à la corruption, à l'évolution et à l'altération, et l'éther ou le Cosmos, monde parfait des astres, immuable et soumis à des lois totalement différentes des lois terrestres.

« A la question : quelle est, dans ce monde, l'origine du mouvement des corps? Pour Aristote la réponse est simple car comme Empédocle, il imagine qu'à son origine l'Univers était composé de quatre éléments rangés dans l'ordre : au centre la Terre, puis l'Eau, l'Air et le Feu. Dans notre monde terrestre, ces quatre éléments se sont mélangés. On trouve de l'eau dans la terre, de l'air dans l'eau, du feu sur la terre etc... »

Dans le texte la philosophie d'Aristote la notion d'éther (cinquième corps) y tient une place importante. Les Anciens ont unanimement regardé Aristote comme l'initiateur de la doctrine de l'éther qu'il place en premier dans la suite des éléments : feu, air, eau, terre. L'éther (et non le feu) étant alors considéré comme la matière des astres et l'élément où ils séjournent.

En physique : Aristote remarque de la manière la plus simple :

  • une pierre, qui est d'essence terrestre tombe, car elle retourne à sa sphère d'origine qui est la Terre.
  • la fumée, la vapeur, monte à sa sphère d'origine qui est le feu.
  • l'eau des pluies et de l'écoulement des fleuves (de la montagne à la mer) retourne à sa sphère d'origine l'eau de la mer et des océans qui est juste au-dessus de la Terre.
  • le mouvement des météorites, ces flammèches dans le ciel, est du feu piégé sur terre qui retourne vers sa sphère au dessus de l'air. Ce feu est ainsi obligé de traverser l'air et créer ces flammes dans le ciel que nous identifions à des météorites qui brûlent en traversant l'atmosphère.

Le repos est le fait d'un corps resté en son lieu naturel. Le mouvement est nécessairement un état transitoire. En effet, le mouvement naturel s'annule dès que le corps a recouvré son lieu d'équilibre.

Aristote tente d'expliquer l'effet d'accélération des corps qui tombent, par un principe de retour à l'écurie : de même qu'un cheval qui s'approche de son écurie a tendance à accélérer le pas parce qu'il revient chez lui, de même les corps accélèrent leur mouvement quand ils s'approchent de leur sphère d'origine.

Aristote énonce un premier principe de dynamique, fondée sur l'observation. Pour expliquer la vitesse acquise par un corps que l'on tire ou que l'on pousse, il disait que la vitesse d'un corps est proportionnelle à la force qu'on lui applique (v = k.F) : une charrue va deux fois plus vite si on la tire deux fois plus fort, de plus, la charrue s'arrête si on ne la pousse plus.

Aristote ne s’est pas contenté de faire de la sphéricité de la Terre une question de principe, il avança en des arguments physiques comme l'ombre de la Terre portée sur la Lune lors des éclipses Dans son Traité du Ciel il mentionne même une estimation du périmètre de la Terre, qu'il établit à 400 000 stades (olympiques), et insiste sur la petitesse de cette longueur par rapport aux distances des corps cosmiques.

Pythéas fut un explorateur originaire de Massalia (l'antique Marseille). Il effectua vers 340 - 325 avant J.-C. un voyage dans les mers du nord de l'Europe

Pythéas rapporta de son voyage de nombreuses découvertes :

Il  apporta la preuve de la sphéricité de la terre, qui à son époque passeait du statut d'hypothèse (Platon) à celle de fait scientifique (Aristote). Pythéas le confina notamment par la mesure des durées diurnes et nocturnes. Le calcul de l'obliquité de la terre, l'inclinaison de son axe de rotation par rapport au plan de l'écliptique, même si pour les grecs l'héliocentrisme reste une notion évoquée mais non acquise.

Ses mesures de latitude étaient d'une précision étonnante pour l'époque.

Il expliqua le  phénomène des marées, inconnu des méditerranéens, comme étant en synchronisme avec les phases de la lune, ainsi que l'influence des équinoxes sur leur amplitude. Si leur synchronisme peut lui avoir été décrit par les peuples rencontrés, il y ajouta sa connaissance astronomique pour en donner une description précise.

Epicure (341 . 270 AJC) pensait que pour atteindre le bonheur l'homme devait comme préalable, se libérer de la crainte de Dieu. C'est à dire exclure le divin du monde, et particulièrement en ce moment important que fut la naissance de l'Univers. Aucun système physique ne pouvait mieux répondre à cette exigence de libération que l'atomisme de Démocrite selon le précepte ci-dessous :

Les atomes sont soumis à un mouvement éternel animé d'une vitesse uniforme permettant leur union le plus souvent infructueuse, mais capable parfois de donner lieu à des ensembles stables. Ainsi il y aurait : les atomes éternels et immuables et les agrégats d'atomes, plus ou moins résistants.

Pour Epicure, les corps sont de deux espèces : les atomes, éternels et immuables, et les agrégats, plus ou moins résistants, mais tous destinés à se décomposer. En outre, la quantité des formes que revêtent les atomes est très grande mais non infinie. Il s'en suit que le nombre des formes des agrégats est lui-même limité. L'âme en particulier serait un de ces agrégats d'atomes, et non une entité spirituelle.

Tout ordonné qu'il soit, l'Univers résulte du désordre lié à l'absence de finalité dans le monde, en l'absence le lien entre les causes. Le monde s'est formé par hasard. Notre Univers n'est qu'un simple cas particulier de la combinaison des atomes dans la diversité des mondes.

Pour Epicure « le sage est celui qui s’est fait sur les dieux des opinions pieuses ; qui est constamment sans crainte en face de la mort ; qui a su comprendre quel est le but de la nature ; que le bien est facile à atteindre et à réaliser dans son intégrité, qu’en revanche le mal le plus extrême est étroitement limité quant à la durée ou quant à l’intensité. Le sage, enfin, c’est celui qui se moque du destin, dont certains font le maître absolu des choses. »

Euclide, -(325 - 265) est un mathématicien, auteur des Éléments, qui sont considérés comme l'un des textes fondateurs des mathématiques modernes

Aristarque de Samos (-320 – 230 AJC) avait déjà observé que la Lune met à peu près une heure à parcourir une distance égale à son diamètre. D’autre part, il avait observé que les éclipses de Lune durent deux heures. Il en conclut que la lune reste entièrement dans l’ombre de la Terre durant deux heures, en conclut que le diamètre de la Terre est trois fois plus grand que celui de la Lune. Il mesure ensuite sous quel angle on voit la Lune de la Terre. Il trouve 2 °. Or, selon lui, le diamètre de la Lune vaut 1/3 du diamètre terrestre. En combinant les deux valeurs, il détermine que l'arc du diamètre lunaire sur l'orbite de la lune (2 °) vaut 1/3 de diamètre terrestre (DT).Il en résulte que la distance Terre-Lune mesure approximativement

Calcul par Aristarque de Samos de la distance Terre-Soleil (T-S), il observa la Lune lors d'un de ses quartiers exacts. L'angle Terre-Lune-Soleil est alors droit. Terre, Lune et Soleil dessinent un triangle rectangle TLS, rectangle en L. Il lui suffit de mesurer l'angle Soleil, Terre, Lune. Il en déduit alors un encadrement du rapport des distances Lune-Soleil et Terre-Soleil. Il trouve pour l'angle Soleil, Terre, Lune un angle presque droit (90 ° - 3 °). Il démontre alors que la distance Terre-Soleil est environ 19 fois plus grande que la distance Terre-Lune. Malheureusement, sa mesure est gravement fausse. Seuls des instruments précis qui n'apparaîtront que plus de mille ans plus tard permettront d'évaluer cet angle à 90 ° - 0,15 °. Ce qui place le Soleil 400 fois plus loin que ne l'est la Lune, Aristarque s'était donc trompé d'environ un facteur 20.

Aristarque réalise sa théorie héliocentrique : il lui semble logique que les planètes plus petites tournent autour des planètes plus grandes. Il en déduit que, loin d’être fixe, non seulement la terre tourne sur elle-même comme l’a proposé Héraclide du pont, mais précise :,

La terre décrit une orbite circulaire autour du Soleil, qui devient le centre de tous les mouvements. Cela explique l’alternance des saisons et simplifie le système des sphères
d ’Eudoxe.

Il suspecte que les étoiles qui brillent dans la nuit sont en fait des Soleil lointains

Cependant, si la terre se déplace, elle devrait voir les étoiles fixes suivant un angle différent selon la période de l'année. Aristarque émet l'hypothèse que cette différence d'angle (parallaxe) existe bien mais n'est pas décelable car les étoiles fixes sont situées très loin de la Terre.

Archimède (-287.-212), en mathématique : initia les premiers travaux de géométrie infinitésimale, perfectionna le système de symboles algébriques et calcula la valeur de (π).

Il constata que tout corps pesant a un centre de gravité bien défini, en lequel tout le poids du corps peut être considéré comme concentré. Il en déduira tous les centres de gravité des figures : parallélogrammes, triangles trapèze etc. En liant ce point statique du centre de gravité à la géométrie ce fut pour Archimède la source de ses nombreuses découvertes.

Les calculs des aires et volumes de nombreuses formes géométriques font d'Archimède un précurseur dans le calcul qui ne s'appelle pas encore intégral. Il travailla en particulier sur le volume de la sphère et du cylindre. Il étudia la spirale qui porte son nom et dont il a donné une quadrature.

En physique, il fut à l'origine des lois de l'hydraulique dont le principe des corps plongés dans un liquide. De ces lois il tira diverses applications dont la vis pour remonter de l'eau.

Il travailla sur l'optique (égalité de l’angle du rayon incident et du rayon réfléchi).

Il inventa la vis, l'écrou, et la roue dentée grâce à laquelle il construisit un planétaire représentant l'Univers. On le dit aussi le créateur de la came (disque non circulaire à saillie ou encoche) et le ressort.

Il mit en pratique ses connaissances théoriques dans un grand nombre de créations. On lui doit, par exemple, les poulies, les palans et les leviers, qui permettent à l'homme de soulever bien plus que son poids.

Dans le domaine de la guerre il crée la meurtrière, les catapultes, les bras mécaniques utilisés dans le combat naval.

Ératosthène (284 - 192 AJC) en astronomie : mit au point des tables d'éclipses et un catalogue astronomique de 675 étoiles. Il démontra l'inclinaison de l'écliptique (plan de l'orbite terrestre) sur l'équateur et fixa cette inclinaison à 23° 51 ; il construisit le premier observatoire astronomique et créa la sphère armillaire (assemblages de cercles figurant les mouvements apparents des astres)

C'est cependant l'étude de la circonférence de la Terre qui marqua le plus ses travaux. Pour se faire, il relève certaines données en observant la position du Soleil à Syène, au solstice d'été. Il en déduit que l'astre se trouve en position verticale, étant donné qu'aucune ombre n'est projetée. Il fait de même à Alexandrie, exactement à la même date. En se basant sur la distance entre ces deux points d'observation, il parvient à en déduire mathématiquement la circonférence terrestre : environ 39.0375 km, mesure extraordinairement précise pour l'époque (les mesures actuelles donnent 40.075,02 km).

En géographie : ses études portèrent sur la répartition des océans et des continents, les vents, les zones climatiques et les altitudes des montagnes. On lui attribue le nom géographie. Il laissa une carte générale des régions habitables. Il calcula l'arc du méridien compris entre les deux tropiques et lui attribua la valeur de 47° 42'.

Apollonius de Perge (262 - 190 AJC) est célèbre pour ses écrits sur les sections coniques. Il donne à l'ellipse, à la parabole, et à l'hyperbole les noms que nous leur connaissons. Il formule hypothèses des orbites excentriques, pour expliquer le mouvement apparent des planètes et la variation de vitesse de la Lune.

Hipparque de Nicée (190 - 125 AJC) en mathématique : est le fondateur de la trigonométrie. Il emprunta aux Babyloniens le partage du cercle en trois cent soixante parties, habitude qui survit de nos jours. Il fut aussi le premier à compiler une table trigonométrique ; ce qui lui permit de résoudre tous les triangles.

En astronomie : avec ses théories lunaires et solaires et ses tables trigonométriques, il fut probablement le premier à développer une méthode fiable pour prédire les éclipses lunaires et solaires.

Hipparque donna une représentation du mouvement du Soleil selon la théorie des épicycles basée sur les travaux d'Apollonius de Perga. La Terre (T) est au centre du référent ; P qui est le centre de l'épicycle du Soleil (S). En rouge, la résultante.

La précession des équinoxes

Parmi ses autres réalisations, on peut citer la découverte de la précession (déplacement de l'axe de rotation de la Terre qui décrit une forme conique. Hipparque réalisa le calcul assez précis de la distance Terre-Lune, la compilation du premier catalogue rassemblant près de 800 étoiles, toutes classées selon leur luminosité. Il fut probablement le créateur de l'astrolabe, instrument complexe permettant d'obtenir, pour une latitude donnée, une représentation plane simplifiée du ciel à une date quelconque.

En l'an 146 avant notre ères, les Romains, en occupant la Grèce, y réduisirent l'activité intellectuelle au profit d'Alexandrie.




Les Romains

Les peuples du Latium au Ve siècle av. J. C.

Les Étrusques sont un peuple qui vivait depuis l'âge du fer en Étrurie, territoire correspondant à peu près à l'actuelle Toscane et au nord du Latium, soit le centre de la péninsule italienne.

Leur langue n'a jusqu'à présent pas pu être rattachée de façon satisfaisante à un groupe identifié. En revanche on constate que leur 'alphabet est dérivé d'un alphabet grec et a inspiré l'alphabet latin, comme leur système de numération à base 10, fut utilisé, plus simplifié, par les Romains.
Le tableau ci-dessous présente les alphabets étrusques archaïque et classique, ainsi que les lettres équivalentes dans les alphabets grec et latin

Les chiffres romains

La numération romaine avec les sept symboles : I, (V= 5), (X=10), (L= 50), (C=100) (D=50), (M=1000), du ntableau ci-dessus dont ils additionnaient la valeur surent exprimer tous les nombres jusqu'à quelques milliers.

La numération romaine ne permettait pas d'effectuer des opérations arithmétiques. Pour compter, les Romains, comme les Grecs et les Étrusques, ne firent pas usage de leurs chiffres, mais d’abaques.

Les Étrusques furent de très habiles artisans et eurent de grands artistes, peintres de fresques dans les tombes, comme celles de Tarquinia par exemple, sur vases, sculpteurs qui réalisèrent de véritables chefs-d'œuvre tant en bronze qu'en terre cuite. Ils furent également d'excellents joailliers, d'habiles.

L'apogée de la puissance étrusque se situe au VIIe siècles ajc période pendant laquelle l'alliance avec Carthage leur assure la maîtrise de la Méditerranée occidentale.et l’occupation de Rome. En 509 ajc, Rome se libère et peu a peu, l'Etrurie tombe sous la domination romaine, mais sa civilisation ne meurt pas pour autant; elle continue d'exercer son influence sur Rome de sorte qu’à l'époque d'Auguste, la langue étrusque est encore parlée.

Dès les années 500AJC les romains dont les conditions matérielles de vie étaient celles des peuples du sud est de l’Europe, d’Asie Mineur et d’Egypte, avaient développé un pays prospère. Leurs artistes et architectes s’inspirèrent des grecs et des étrusques. De ces derniers ils copièrent en particulier la voûte en berceau.

Les urbanistes romains créèrent des villes aux nombreux monuments publics : temples, théâtres, forum, thermes, latrines.

L’eau directe des sources ou emmenée par aqueduc coulait, en abondance, tant dans les lieux et fontaines publiques que les demeures privées.

Les palais des dignitaires et les  luxueuses demeures  des gens aisés ainsi que les thermes publiques ou privées disposaient d’un foyer central alimenté par du bois ou du charbon de bois. Il servait à la fois à chauffer l'air et l'eau des piscines. L'air chaud fourni par le foyer circulait entre les murs et   sous les planchers.


Les Romains pour s'éclairer utilisaient la torche, la chandelle ou la lampe à huile en terre cuite simple, sur pied ou suspendue



Les armées romaines étaient équipées de lances, d’épées, de casques, de cuirasses, de jambières de métal et de clipeus (bouclier rond en bronze), ainsi que différentes armes lourdes comme les catapultes inventées par Archimède






Les Romains furent de grands guerriers, mais de piètres mathématiciens et scientifiques. Ils étaient trop occupés à conquérir le monde pour s'attarder aux choses de l'esprit...

Les armées romaines occupèrent successivement l’Italie, la Grèce, l’Afrique du nord (Carthage), l’Asie Mineur, l’Espagne et la Gaule.

En l'an 146 avant notre ère, les Romains, en occupant la Grèce, y réduisirent l'activité intellectuelle au profit d'Alexandrie.

Les Savants au temps des Romains

Ménélaüs ou Ménélaos d'Alexandrie (vers 70 – vers 140)mathématicien et astronome grec. Par analogie avec la propriété qu'ont les droites dans le plan, de déterminer le plus court chemin entre deux points, il introduisit la notion de >géodésique sur la sphère.
Les Sphériques est le seul traité de Ménélaos qui soit parvenu jusqu'à nous, et cela par une traduction arabe. Ces trois livres traitent de la géométrie de la sphère et de ses applications à l'astronomie. C'est ce traité qui définit le triangle sphérique comme formé par trois arcs de grands cercles, les trilatéraux, et qui contient le théorème suivant, dit théorème de Ménélaüs, étendu aux triangles sphériques.
Ce théorème énonce que, les trois points C, D, E appartenant respectivement aux droites (BF), (AF), (AB), tout en étant distincts de A, B, et F, il est équivalent de dire :

C, D, E sont alignés

On appelle transversale du triangle ABF toute droite qui, comme ici CDE, coupe les trois droites (BF), (AF), (AB) sans intercepter les sommets A, B, F.

Lucrèce (98 -55 AJC) est un Romain qui, en physique : dans son livre De Natura. Rerum (De la nature des choses).se réfère strictement, sans rien innover, à la théorie d'Epicure, relative à l'atome, corpuscules indivisibles semence de l'univers. Le mouvement permet une rencontre et une combinaison des atomes : d'où la naissance des corps, sans aucune intervention des Dieux.

Tout n'est que matière, même l'esprit de l'homme et son âme qui se résolvent ensemble dans la mort.

Le mouvement est possible parce qu'il existe des espaces libres de toutes matière : le vide. Sans vide, il n'y aurait pas de mouvement, car l'effet propre de la matière c'est de faire obstacle au mouvement.

Compte tenu qu'à cette époque la science était fondée sur l'intuition et sur le raisonnement analogique, il est curieux que Lucrèce est émis certaines idées comme le mouvement universel, l'indestructibilité de l'atome, l'évolutionnisme, la sélection naturelle, l'hérédité etc.

Voilà quelques extrait de son livre

Rien n’est jamais crée divinement de rien.
Rien ne s’anéantit ; toute chose retourne.
Par division, aux corps premiers de la matière

Si tu possède bien ce savoir, la nature t’apparaît
Aussitôt libre et dépourvue de maîtres tyranniques,
Accomplissant tout d’elle-même sans nul secours divin. »

« L’univers existant n’est limité dans aucune de ses dimensions »

« On ne saurait tenir pour nullement vraisemblable que seuls notre terre et notre ciel aient été créés. Aussi, il me faut avouer qu’il y a ailleurs d’autres groupements de matière analogues à ce qu’est notre monde »

« La terre dans sa nouveauté commença par faire pousser les herbes et les arbrisseaux, Pour créer ensuite les espèces vivantes qui naquirent alors en grand nombre, de mille manières, sous des aspects divers. »

« Beaucoup d'espèces ont péri, qui n'ont pas pu
Sauver leur descendance en se reproduisant.
Car celles que tu vois profiter de la vie,
C'est leur propre ruse, ou leur force, ou leur vitesse,
Qui les ont protégées, préservant leur lignée.
Beaucoup d'autres aussi, que leur utilité
Nous pousse à élever, survivent grâce à nous...
Mais les bêtes qui n'ont recu de la nature
Ni les moyens de vivre en liberté ni ceux
De nous rendre service et de gagner ainsi
Le droit de vivre en paix sous notre protection,
Celles-là constituaient une proie trop facile
Entravées par les liens de leur propre destin,
Jusqu'à l'extinction de toute leur espèce. »

Vitrule (90 - 20 AJC), solda Romain qui écrivit un traité sur les roue et horloges hydrauliques inventées précédemment par Ktésibios d'Alexandrie.

Héron d'Alexandrie (100 - ? de notre ère) en mathématique : écrivit plusieurs formules dont une calcule l'aire d'un triangle à partir de la longueur de ses côtés (la formule de Héron), une autre permet d'approcher la racine carrée de n'importe quel nombre de manière récursive. Il fut aussi dans Stereometrica l'auteur de formules de mesures de longueur, de surface et de volume pour des objets en trois dimensions. Les recherches mathématiques de Héron d'Alexandrie visaient principalement l'aspect pratique de la mesure des objets.

En physique : Héron étudia dans Catoptrica la lumière et ses réflexions. Il énonce ainsi les principes de réflexion de la lumière (principes guidés par la règle selon laquelle la nature choisit toujours le plus court chemin). Il croyait à l'époque que la vision était possible grâce à des rayons lumineux émis par les yeux et se propageant à une vitesse infinie.

En technique : Héron et son maître Clésibius, à partir des lois d'Archimède, inventèrent les pompes aspirantes, les siphons et les fontaines.

Héron à laide de cordes, de poulies et d'engrenages, créa des automates mus par l'eau, s'intéressa également à la vapeur et à l'air comprimé. Connu pour les machineries décrites dans son Traité des pneumatiques, on lui doit par ailleurs un projet de machine destinée à ouvrir automatiquement les portes d'un temple.

Héron d'Alexandrie est à l'origine de l'éolipyle, machine pneumatique constituée d'une sphère fixée sur un axe et équipée de deux tubes coudés sortant de manière opposée d'une chaudière. En chauffant l'eau contenue dans cette chaudière la vapeur d'eau qui s'y formait, montait dans la sphère et donnait en s'échappant par les tubes coudés un mouvement de rotation à ladite sphère.

Il a aussi conçu une fontaine automatique qui faisait jaillir l'eau via un ingénieux système de vases communicants. Dans Pneumatica il décrit un système de portes automatiques s'ouvrant lorsqu'on allume un feu sur un autel ; le feu, chauffant un volume d'eau, créait de la vapeur qui mettait en mouvement les portes d'un temple du Vatican.

Dans le cadre de son Traité des automates il a aussi conçu des mécanismes pour théâtre à base de poids et contrepoids mettant en mouvement une série de plates-formes et de petits personnages. Il décrit également des roues hydrauliques.

Ptolémée Claude (100 - 170 de notre ère) est l'auteur de deux livres : l'un intitulé almageste dans lequel, à côté d'un traité de trigonométrie plane et sphérique, il donne la liste de 1022 étoiles, et les mouvements des astres (Soleil, Lune, planètes) en se référant, souvent, à Hipparque. L'autre concerne la Géographie.

En astronomie :

Complétant la théorie de la rotation excentrée du Soleil, de la Lune et des planètes autour de la Terre il imagine que ces différents astres, au lieu de se déplacer autour de la Terre sur des cercles, tournent sur un petit cercle qui tourne sur lui-même, le centre de ce petit cercle se déplaçant sur le grand cercle solide centré sur la Terre. On appelle ce petit cercle, un épicycle. Ainsi, le mouvement d'un astre dans le ciel est la combinaison de deux effets qui s'ajoutent : une longue révolution le long du grand cercle et une petite révolution plus rapide le long du petit cercle. Donc, globalement l'astre décrit un grand cercle solide, auquel s'ajoutent des petites modulations, qui sont les mouvements rapides le long du petit cercle. Ces modulations se manifestent dans le ciel par une accélération dans le sens du mouvement suivi d'un ralentissement et d'un retour en arrière, chaque fois que le petit cercle fait un tour sur lui-même.

Ainsi, Ptolémée, en utilisant des combinaisons de cercles arrive à reproduire avec une assez bonne précision pour l'époque, les mouvements des planètes dans le ciel. Ce système permettait même de prévoir les éclipses de lune et de soleil Il était donc globalement satisfaisant, et très utile pour les astrologues.

En mathématique Il décrit un théorème relatif à un quadrilatère convexe inscrit dans un cercle dont le produit des diagonales est égal à la somme des produits des côtés opposés. Il a aussi découvert une façon de calculer (pi) en utilisant la base 60.

En physique : Il laissa également un manuscrit d'optique dans lequel il traite des propriétés de la lumière notamment, la réflexion, la réfraction et la couleur. Ce travail est une partie importante de l'histoire de l'optique.

La Gaule romaine

52 av J.C – 486 ap J.C.

Gaule romaine recouvre le Narbonnais (en vert) qui étaient considérés comme faisant partie de la patrie romaine. La Gaulle Romaine proprement dite comprenait l'Aquitaine, le Lyonnais et une grande partie de la Belgique et de la Suisse

La période couverte va de la conquête de la Gaule par Jules César (-52) à la bataille de Soissons (486) qui marque l'avènement de la dynastie mérovingienne.

En 52 av J.C. les tribus gauloises se rallient autour de Vercingétorix qui se rend à Jules César à Alésia (27 septembre) La Gaule devient une province romaine.

Les Gaulois succombèrent sans grande résistance, à tel point que la Gaule connut seulement deux mouvements de révolte, en 21 et en 68 après J.C., au cours des deux siècles qui suivirent sa conquête. Hormis ces deux sursauts d'orgueil limités, les Gaulois s'appliquèrent plus à imiter leurs vainqueurs qu'à cultiver leur originalité. Ce ralliement favorisa la tâche de Rome qui, en quelques décennies, dota le pays de nouvelles structures politiques et administratives, transforma les villes comme les campagnes.

Les Gaulois ne sont plus libres puisqu'ils obéissent à des étrangers. Mais ces, étrangers leur apprennent beaucoup de choses qu'ils ne savaient pas. Ils leur montrent comment on construit de belles routes toutes droites, dallées, solides, jalonnées de bornes et d'auberges, où les marchands, les soldats, les voyageurs, circulent en sécurité; ils leur aprennent à bâtir des maisons de pierres ou de briques liées avec du mortier et couvertes de tuiles roses; ils leur font connaître le cerisier, le poirier, le noyer, le figuier; ils leur enseignent à mieux soigner la vigne, à mieux cultiver les jardins potagers, à monter des moulins à eau... Les campagnes gauloises ont beaucoup changé à l'époque des Romains.

Les villes aussi deviennent plus belles et plus peuplées. On y voit des maisons plus confortables, de luxueuses demeures pour les riches, de splendides monuments : des théâtres où l'on joue des pièces ; des arènes ou amphithéâtres pour les courses de chars et les combats d'hommes ou de bêtes féroces; des thermes ( bains ) ; des temples; de grands aqueducs amènent l'eau potable, parfois de très loin. Ils nous en restent : les arènes de Nîmes, le théâtre d'Orange, le pont du Gard construits il y a près de 2 000 ans, Lyon, la capitale des Gaules, avait sans doute près de 200 000 habitants.

Dans les villes surtout, on abandonne le costume et les modes gauloises. Les hommes portent les cheveux courts et le visage rasé comme les Romains; ils se chaussent de brodequins et de jambières à lacets; ils mettent un manteau flottant relevé sur l'épaule gauche, la toge. Les riches envoient leurs enfants s'instruire dans des écoles romaines. Les gaulois apprennent le parler des Romains : le latin. Ce mélange de latin et de celtique ( langue des Gaulois ) deviendra, après bien des changement , le Français.

Les Gallo-Romains adorent d'abord les Dieux des Romains. Les Romains avaient un grand nombre de dieux : Mars, dieu de la guerre, Neptune, dieu de la mer, Apollon, dieu du soleil, Jupiter, chef des autres dieux, ect...Ils adoraient aussi leur Empereur comme un véritable dieu.

Puis une nouvelle religion se répand en Europe. C'est la religion de Jésus-Christ ou religion chrétienne. Elle enseigne qu'il n'y a qu'un seul Dieu ; envoyé sur la terre pour sauver les hommes. Elle demande de ne pas se montrer égoiste, d'aimer son prochain comme soi-même, de pardonner les injures, de pratiquer la charité, de mépriser les richesses; celui qui vivra ainsi connaitra le bonheur éternel après sa mort. Et aussi bien le pauvre que le riche. Un immense espoir souleva les humbles, ceux qui peinaient et souffraient. Les pauvres gens se convertirent nombreux à cette religion nouvelle; mais aussi des soldats, des marchands, des riches...

Peu à peu toute la Gaule devient chrétienne. Malgré les persécutions et les tortures, les chrétiens sont de plus en plus nombreux. Certains parcourent les villes et les campagnes pour répandre la parole du Christ comme le fît un ancien cavalier romain, Martin de Tours, dans l'ouest et le Centre de la Gaule. Il arriva même un jour où l'Empereur autorisa la religion chrétienne. Plus tard, un autre Empereur devint lui-même chrétien. Au bout de deux ou trois siècles, presque tous les Gallo-Romains, du moins dans les villes, étaient chrétiens.

L'église chrétienne s'organise. On voit alors, un peu partout, en Gaule, se construire des églises. Dans les villes, les chrétiens ont leur chef : l'évêque. À la campagne, les prêtres sont encore rares. Des chrétiens particulièrement pieux vont vivre à l'écart, en commun, dans la solitude des forêts. Ce sont les moines; ils habitent des monastères ou abbayes. Ils passent leur temps à la prière, à l&aposétude, à la copie des manuscrits, aux rudes travaux des champs. Le chef de tous les chrétiens est l'évêque de Rome, le pape.

L'enseignement était confié à des maîtres, mais n'accédaient à l'école que les enfants des familles les plus aisées et rares sont les jeunes filles qui accomplissent un cursus scolaire complet. L'idéal féminin ne se résumait-il pas alors, si l'on en croit le poète bordelais Ausone (Parentales, II), à se conduire en bonne épouse, à manifester un vif intérêt pour l'éducation de ses enfants, à régner sur sa maison et à savoir bien filer la laine ? Chez les plus riches, les enfants restent à la maison où ils reçoivent l'enseignement d'un précepteur avant de rejoindre la classe du grammairien ou du rhéteur. Quant aux enfants des classes les plus modestes, ils se contentent probablement d'apprendre un métier dans le cadre familial ou chez un artisan. Les notions d'écriture ou de calcul se réduisaient alors peut-être à celles qu'il était indispensable de maîtriser pour l'exercice du métier choisi.